La reconversion réussie d’un parc multi-activités emblématique
Un siècle de saga économique
Par ce recueil de photos et de témoignages, nous vous invitons à dérouler la vie d'un site industriel au passé remarquable : sa genèse sous le nom de Brissonneau, son apogée comme l'une des immenses usines automobiles Chausson, sa chute puis sa renaissance sous une autre forme, le parc des Marches de l'Oise, il y a 20 ans.
A travers ses 100 ans d'existence, c'est l'histoire d'hommes et de femmes mais aussi une tranche d'histoire de France méconnue que nous vous proposons de découvrir.
C'est enfin un message fort d'espoir. La désindustrialisation n'est pas une fatalité. Avec de la volonté et des efforts humains comme financiers, la vie économique peut reprendre et même prospérer.
L'équipe CMD
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L'atelier des frères Brissonneau
L'histoire commence dans un petit atelier créé en 1841 à Nantes par deux frères passionnés de mécanique, Mathurin et Joseph BRISSONNEAU. Ils s'associent, en 1862, avec un autre entrepreneur-mécanicien, Etienne LOTZ, spécialisé dans le transport ferroviaire.
La société Brissonneau&Lotz se lance dans la construction de tramways, de locomotives et de wagons.
La locomotive routière de François Lotz, l'oncle d'Etienne Lotz.
Bientôt la société Brissonneau&Lotz en fabriquera par milliers à la chaine ...
L'usine Brissonneau&Lotz à Creil
Au début du 19e, Marcel Brissonneau, décide de construire une nouvelle usine à Creil, cette petite ville de l'Oise qui est raccordée au chemin de fer depuis 1846.
L'usine sort de terre en 1920 le long des rails, à cheval entre les communes de Creil et Montataire et à proximité d'autres industries comme "Les Forges de Montataire" (devenue ArcelorMittal, la seule encore en activité aujourd'hui).
A ses débuts, la principale activité de l'usine consiste à restaurer les wagons de train endommagés par la guerre.
les locomotives 040DE fréquenteront la quasi-totalité des lignes françaises et s'exporteront jusqu'au Gabon, au Chili ou encore à Cuba.
Les premières voitures "made in" Brissonneau
A la fin des années 50, l'usine de Creil se reconvertit dans l'automobile. Renault lui passe sa première commande en 1958 avec une voiture emblématique : la Floride.
Au cours de la décennie suivante, plusieurs modèles populaires sortiront de ses chaines (de la 4L à l'Opel GT).
Les effectifs de l'usine explosent en 1960 et pendant ces années glorieuses, elle noue une alliance avec un autre groupe industriel, CHAUSSON, qui lui fournit la tôlerie.
Les frères CHAUSSON
Là aussi, l'histoire commence avec deux frères ambitieux et un petit atelier à Asnières-sur-Seine en 1906. Gaston et Jules Chausson, 2 chaudronniers, finissent par trouver la solution pour concevoir un radiateur plus fiable intéressant les grandes marques automobiles et deviennent n° 1 mondial du radiateur.
En 1936, la société rachète la marque Chenard&Walker, 4e constructeur automobile français. Les frères Chausson sont à la tête d'un groupe industriel puissant et possèdent déjà cinq usines.
Les cars Chausson, symbole des "Trente Glorieuses"
Après la 2nd guerre mondiale, Pierre Chausson, doit se spécialiser dans les cars suite à la réorganisation gouvernementale de l'industrie automobile. C'est désormais les cars qui seront la marque de fabrique du groupe.
En quelques années, les cars Chausson, à l'allure reconnaissable, inondent les routes française devenant le symbole des 30 Glorieuses. Dans les années 60', le business des bus s'essouffle et la production s'arrête. Chausson se reconvertit alors dans l'automobile.
L'age d'or de Chausson
En 1972, l'usine Brissonneau&Lotz de Creil passe sous pavillon "Chausson". A la fin des années 70', c'est le plus gros employeur de la région. La réussite de Chausson est éclatante mais dans les coulisses, des heures sombres s'annoncent ...
Au début des années 80, la direction de Chausson décide de revoir ses méthodes de travail pour faire face à la concurrence mondiale plus féroce. C'est le début de la chute !
La chute
Dès le début des années 80', les jours des usines vieillissantes, comme Chausson, sont désormais comptés. La production de Creil est délocalisée vers d'autres sites. En 1992, un plan de licenciement est annoncé à Creil.
En 1993, Chausson dépose le bilan.
Pendant près de 3 ans, les ouvriers de l'usine se mobiliseront contre la fermeture en 1996.